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À l’occasion de la sortie du second épisode de la série de podcasts « Les déviations », nous tenions à vous présenter, comme il se doit, Delphine, bénévole à Pop’ Média.
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Peux-tu te présenter ? Qui es-tu ?
Delphine Chaudeaux : « Je m’appelle Delphine Chaudeaux et je suis née dans le 93 il y a quelques décennies, à une époque où dîner en famille devant « Cocoricocoboy » (émission hypra-beauf et sexiste) faisait partie du quotidien. »
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Pourquoi avoir choisi le média podcast comme support d’expression ?
D. C : « Parce que c’est celui que je maîtrise le mieux, je pense.
On peut le personnaliser, l’embellir avec des ambiances sonores, lui donner un aspect cinématographique qui comble ma frustration de ne pas être devenue scénariste. »
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Selon les chiffres de l’institut National du Cancer, en 2023, le cancer du sein a touché 61 214* femmes en France métropolitaine. Un chiffre qui le place au premier rang des cancers incidents chez la femme. Pourquoi avoir voulu raconter ton expérience de la maladie ?
D. C : « Pour une fois que je fais gonfler les chiffres de quelque chose !
Plus sérieusement, j’ai longtemps hésité à raconter cette histoire. Ce qui est sûr, c’est que dès le début, j’ai eu besoin d’écrire, sans savoir exactement dans quel but. J’étais entre l’écriture automatique et le journal intime cathartique. Puis, comme je l’explique dans le podcast, plus rien pendant 6 mois.
Plus d’envie ni d’énergie, et surtout l’impression de ne rien apporter de nouveau. Internet regorge de podcasts sur le cancer et, même si je n’en ai jamais écouté aucun, je me suis demandé : « qui va vouloir écouter ça ?».
Je ne voulais pas que ce soit une narration médicale chronologique destinée uniquement aux malades. Il me fallait trouver un angle de narration qui toucherait tout le monde : malades et non-malades, jeunes et moins jeunes, concernés et pas concernés.
Un podcast que j’aurais voulu écouter avant de passer du côté obscur ! »
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Comment parler de soi, de son vécu lié à la maladie ? Où placer la frontière du « trop », entre vérité et intimité ?
D. C : « Moi qui ai l’habitude d’interviewer les autres, j’ai eu peur que ce podcast fasse trop nombriliste ; parler de moi n’est pas mon activité préférée. Sauf que là, je ne raconte pas ma « morning routine », mais plutôt ma « cancer routine » et je ne voyais qu’une façon de le faire : avec humour, ironie, autodérision et une pointe de langage cru. Ce qui me résume plutôt bien !
Même si certains passages sont volontairement plus graves et émouvants, je n’ai jamais voulu faire dans le pathos. Juste raconter en toute honnêteté mon expérience tout en essayant d’informer.
La notion de « trop » ou d’« intimité » est très subjective. Ce qui est trop pour certains ne le sera pas pour d’autres. Certaines personnes n’aimeront peut-être pas que je rie de ce sujet, mais c’est leur problème ! »
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Un dernier mot pour les femmes qui aujourd’hui traversent cette épreuve ? Pour leurs proches ? Pour toutes les femmes ?
D. C : « Un mot, je ne sais pas, en tout cas je ne leur donnerais aucun conseil car tous les cancers sont différents, toutes les femmes sont différentes et chacune fait bien comme elle veut.
Soyez triste, heureuse, égoïste, intrépide, apeurée, forte, faible, courageuse, timorée, lâche, puissante, soyez tout ou ne soyez rien. Soyez qui vous voulez. Qui vous pouvez.
En revanche, je dirais aux proches de faire attention à leurs propos. Personne ne sait quoi dire dans ces moments-là et l’erreur est humaine ; mais attention au choix des mots. »
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Les déviations
J’ai toujours adoré lire ou écouter des histoires singulières.
Découvrir la vie des gens qui n’ont pas suivi la route tracée pour eux, qui ont fait un pas de côté, volontairement ou malgré eux. Une décision ou un événement qui aurait tout chamboulé.
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