Comment lire ou composer de la musique quand on est non-voyant ? Telle est la question que s’est posée Marie-Andrée lorsqu’elle a rejoint le CTMBI (Centre de Transcription Musicale Braille par Informatique), créé en 1989 par son mari et un groupe de musiciens aveugles. Depuis sa maison nazairienne, cette ancienne professeure de musique traduit chaque année entre 3 000 et 4 000 pages en braille, étoffant un catalogue de plus de 1 200 titres.  À l’aide de son ordinateur et de son imprimante « embosseuse », elle fait des trous, des petits trous, encore des petits trous… Un métier en voie de disparition puisqu’elle est l’une des dernières personnes à l’exercer.

Tout a commencé le jour où je mis une annonce sur les réseaux sociaux qui disait, dans les grandes lignes : « Recherche témoignages de femmes dans la région nantaise exerçant un métier insolite, inhabituel ou inattendu, dans le but d’en faire un podcast ».

L’appel était lancé. Je voulais faire un podcast brisant les codes, les stéréotypes de genre, les idées préconçues sur les métiers dits « de femmes » ou « d’hommes », un podcast qui ouvrirait des horizons et permettrait à des petites filles – et des petits garçons-  de découvrir des professions méconnues, voire inconnues, dont on ne parle pas forcément à l’école.

Un podcast où, en l’écoutant, se on dirait « Ha mais ça existe comme métier, ça ? » et surtout, un podcast qui donnerait la parole à des femmes uniques, pas ordinaires, des femmes d’exception.